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27 bca 1°compagnie contingent 7310
7 octobre 2013

discpurs de Gérard Perissin Fabert Montriond le 28 septembre 2013

Madame la Maire adjointe

Monsieur le curé

Messieurs les Colonels

Messieurs les représentants des anciens combattants des vallées du Chablais

Mes chers camarades

 

Puisque l’on m’invite à prendre la parole quelques instants, qu’il me soit permis, au nom de l’ensemble des camarades ici présents, de remercier chaleureusement le Maire et les élus de cette belle station de Montriond qui ont pris la peine et le temps de réserver un accueil favorable et amical et d’apporter leur soutien à notre initiative de rassembler, 40 ans après, la vaillante et téméraire 3ème section de la 1ere compagnie de combat du 27ème bataillon de chasseurs alpins.

 

Par cette attitude, vous rappelez implicitement, chers amis, la place qu’occupent les chasseurs alpins dans le cœur des montagnards, et j’en veux pour preuve, il y a quarante ans, lors de notre service militaire, l’accueil toujours chaleureux qui nous a été réservé par les populations montagnardes lors de nos différentes manœuvres et exercices.

 

Nous pourrons dire et nous le dirons, que cette tradition a été non seulement respectée, mais honorée, ici, dans ce beau village de Montriond.

 

Je salue en votre nom tous les anciens combattants du Chablais ainsi que les anciens chasseurs qui se sont joint à nous pour cette amicale cérémonie à laquelle ils ont donné un relief particulier.

 

Merci à Monsieur le Curé d’avoir insufflé avec sympathie et gentillesse, la dimension spirituelle à cet événement.

 

Il me faut remercier également en votre nom à tous, mes chers camarades, les artisans de cette belle initiative et en premier lieu Yves Lachenal qui non seulement en a eu l’idée mais qui l’a portée. J’associe à ces remerciements tous ceux, parmi vous, qui ont contribué à la réussite cette rencontre.

 

Je n’oublierais pas de saluer chaleureusement, toujours en vote nom, l’implication de Gilles Gamba, notre lieutenant de l’époque que j’ai toujours du mal à appeler mon colonel car dans nos mémoires, il reste et restera toujours notre jeune, dynamique et sympathique lieutenant.

 

Nous sommes heureux également et honorés d’accueillir ici, parmi nous, celui qui fût notre capitaine de l’époque, le Colonel Raymond Ganthiez dont nous gardons aussi un excellent et fidèle souvenir.

 

Je me souviens de vos paroles, à la fin de notre service militaire, alors que certains d’entre nous s’attendaient à quelques punitions certes méritées, vous avez évoqué la formidable ambiance que nous avions su mettre pendant cette année sous les drapeaux.

 

Ces paroles, considérées avec le recul, étaient celles d’un vrai chef

 

Ce rassemblement nous fait chaud au cœur car si nous n’avons passé qu’une année ensemble, les moments furent d’une grande intensité et chacun pourrait évoquer, avec ses camarades, et selon ses souvenirs, les multiples moments de cette aventure militaire qui a soudé une amitié, une camaraderie, une relation indéfectible, au delà du temps qui passe, inexorablement.

Pour autant, cette réunion nous permet d’évoquer les mémoire de

Gaston Ouvrier-Buffet, ce jeune homme de la Giettaz doué d’une force exceptionnelle,

celle de Michel Jacquet, ce jeune Chamoniard pétrit de gentillesse.

Celle de Bernard Peillex, le grand d’abondance,

celle de Daniel Morand, la rule de Sallanches

et plus récemment celle de François Gatt dont la santé nous avait paru bien chancelante lors de notre dernière rencontre, il y a dix ans.

 

Ce furent nos camarades, nos copains…

 

Nous sommes là aussi pour ne pas les oublier (minute de silence)

 

Mes chers camarades, que d’anecdotes, de bavantes mémorables, de crapahuts interminables, de nuits dans les igloos, mais aussi de très moments d’humour, de complicité… sur tous les terrains, Chambaran, Berschtesgaden, Flaine, Le Galibier, Les Glières, Samoens pour ne citer que ceux que j’ai gardé en mémoire.

 

Et puis les bêtises, oh si peu….

 

Enfin, sur ce registre tout de même, j’avais une appréhension, lors de la préparation de cet événement, celle qu’il puisse se dérouler dans une station voisine ou nous avions organisé des manœuvres d’hiver, il y a quarante ans de cela.

Je ne dirais pas le nom du village pour éviter les poursuites, même si il doit y avoir prescription.

 

Figurez-vous Madame le Maire, que pris certainement sous l’effet d’une boisson alcoolisée que l’on nous avait certainement un peu forcé à boire, oui, nous étions exemplaires sur ce plan là, nous avons, un soir de tempête de neige, démonté les deux roues arrières du chasse-neige et les avons fait rouler sur plus d’un kilomètre.

 

Quelle plaisanterie de bon goût n’est-ce pas ?

 

Vous pouvez être fiers !

 

Imaginez la tête du responsable local des Ponts et Chaussées ou des services techniques constatant la disparition des roues du chasse neige le lendemain matin.

 

Imaginez aussi le jeu de piste pour retrouver les roues enfouies sous la neige

 

Imaginez enfin les désagréments occasionnés aux populations locales bloquées par la neige

 

C’est un soulagement pour moi de faire ce soir ces aveux, j’en ai pas dormi pendant des années…

 

Certes, j’y ai participé, mais j’ai des circonstances atténuantes, j’étais certainement le plus jeune de la section, puisque j’avais devancé l’appel, et surtout, je me retrouvais sous l’influence de camarades plus âgés que moi qui ne pensaient qu’à entraîner les plus jeunes dans la débauche… je tairais les noms pour ne pas faire d’histoires ce soir…

 

Je ne dirais rien de plus aujourd’hui, mais je me réserve les révélations d’autres scoop pour les 50 ans de la section.

 

Et heureusement que l’on a organisé ces retrouvailles en automne et non pas en hiver Madame le Maire…vous imaginez cette équipe de bras cassés retrouvant ce soir leur jeunesse, comme s’ils retrouvaient une ancienne maîtresse, encore jolie et qui leur avait donné du plaisir…

 

Ils seraient capable de démonter cette foi non pas deux mais les quatre roues du chasse neige

 

Plus sérieusement, ce qui a été formidable dans cette aventure, c’est que nous, les hauts savoyards, les locaux de l’étape, avons accueilli parmi nous quelques parisiens, quelques citadins peut rompus à l’exercice de la montagne mais qui se sont formidablement intégré grâce à cet esprit d’effort collectif, d’entraide, de solidarité, de partage et d’amitié qui caractérise l’esprit chasseur auquel nous sommes tous restés très attachés.

 

Les circonstances ne sont pas au discours politique mais vous conviendrez avec moi que ce service militaire était une merveilleuse école du vivre ensemble, un formidable terrain d’apprentissages de valeurs civiques et humaines, du respect des autres et de la nation

 

Et puis pour finir, rappelez-vous, chers amis que si vous avez des couilles, il faudra le montrer…

 

Rassurez-vous Madame le Maire, il n’est pas question ce soir d’exhiber quelconque attribut et faire peur à vos administrés mais ce principe philosophique militaire de haute volée reste notre cri de guerre.

 

Un bel organe, ils en sont tous dotés…et je suis en mesure de vous affirmer que tous les gamins de la troisième section de la première compagnie de combat de la 73-10 sont encore capable de le montrer…. (chant : souvenir qui passe, ma belle caserne oubliée, le temps la remplace, avec ses feux à la veillée…)

 

Hommage au résistant présent.

 

Chers amis, s’il est une seule personne que nous devions honorer aujourd’hui, ce serait (………..) un ancien résistant.

Je saisi cette occasion pour, en votre nom à tous, le saluer respectueusement, et lui dire combien cette épopée des Glières symbolise à nos yeux d’anciens chasseurs alpins, les valeurs de résistance, d’amour de la patrie, de liberté, mais aussi le courage, la fraternité, le sacrifice suprême…

Comme l’a rappelé le Colonel Gamba, cet esprit, ces valeurs sacrées, vous les avez défendues en fraternité, par delà les nationalités, les obédiences, les confessions et les engagements politiques différents.

Vous et vos camarades avez payé le prix du sang pour qu’elles survivent.

Dans un monde moderne plus que jamais en quête de sens, ces valeurs sacrées sont le bien le plus précieux de notre territoire et nous avons l’ardente obligation de les transmettre aux générations futures afin que non seulement nos enfants n’oublient pas votre sacrifice mais qu’ils puissent s’en inspirer.

 

Mais qu’il me soit permis de saisir la circonstance, pour attirer votre attention sur un point d’actualité qui me semble essentiel.

Personne, quel que soit son grade ou ses qualités, quelques soient ses ambitions, n’a le droit de récupérer ou de s’accaparer les valeurs sacrées de la résistance.

Ces valeurs ne peuvent être bradées à l’aune d’ambitions politiques ou personnelles quelles qu’elles soient.

C’est un devoir de vigilance auquel nous, les anciens chasseurs du 27ème BCA, aux côtés de l’association des Glières qui porte cet héritage avec les rescapés et leurs familles, devons prendre notre part avec humilité et conviction par respect et fidélité à l’égard de nos valeureux aînés qui ont eu l’ultime courage de clamer là-haut sur le plateau des Glières, seuls contre tous, à un moment décisif de l’histoire de notre pays, « vivre libres ou mourir »

 

Gérard Perrissin-Fabert

Ancien chasseur de la 3ème section, 1ère compagnie de combat du 27ème BCA

(73/10)

 

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